18 sept. 2016

Ecriture: La danse des sept voiles

Bonjour à tous!
Avant de vraiment commencer cet article, je tiens à m'excuser pour le retard que j'ai par rapport à la série d'articles Les petits textes de la SPM. Je me suis rendue compte qu'un mois était un peu court pour écrire un texte sur commande qui me plaise vraiment (cf le dernier texte pas vraiment retravaillé), et du coup je me suis dit que l'article pouvait être publié tous les deux mois. Oui mais ça je ne vous l'ai pas dit à vous, car je n'ai toujours pas publié le troisième opus. Toutes mes excuses donc.

Aujourd'hui, je vous présente un autre texte. Pas écrit sur une inspiration subite, ni "auto-commandé"; je vous présente un texte qui m'a été demandé par ma prof de français (oui, ça arrive que je sois satisfaite de mes devoirs de français).
Voilà le contexte: première séquence -les réécritures-, première séance : le mythe de Salomé. La prof commence par nous faire écouter un extrait de Richard Strauss inspiré du mythe et nous demande de noter ce à quoi la musique nous fait penser -couleur, lieu et sentiment. Nous travaillons ensuite sur un groupement de textes des Évangiles (Marc, Luc, Mathieu pour les intéressés) relatant le mythe (troisième utilisation du mot dans un seul paragraphe: bravo, la diversité du langage!).
Puis elle nous demande, pour la prochaine fois (demain lundi), d'écrire la danse en elle-même de Salomé puisque qu'elle n'est pas décrite dans les Évangiles en utilisant les mots auxquels la musique nous avait fait penser (critères d'évaluation: richesse du vocabulaire, qualité de la langue, vous en ferez une vingtaine de lignes). Joie de la classe et de moi-même.
Ce matin, je m'y suis mise à contre-cœur; je n'avais aucune, mais vraiment aucune idée de ce que j'allais pouvoir écrire. Je m'y suis mise et, à ma grande surprise, j'ai fait un texte plutôt long.

Dans mon texte, la danse est silencieuse; cependant vous pouvez le lire en écoutant ceci (la musique passée par la prof que j'ai re-écoutée pendant que j'écrivais), ou aller voir ce tableau avant de vous y mettre.

Hérode réclama la danse. On fit alors entrer une jeune fille; elle était seule et, bien que vêtue de riches étoffes, elle ne portait de bijoux ni aux chevilles, ni aux poignets, ni au cou. Un murmure moqueur s'élevait des courtisans, qui s'adressait autant à la danseuse qu'à Hérode qui n'avait su choisir correctement les divertissements. Agacé, celui-ci demanda aux serviteurs où étaient les musiciens; on lui répondit qu'il n'y en avait pas. Hérode fit alors un geste de la main et la danse commença.
La jeune femme leva le bras et le regarda comme s'il se mouvait par sa propre volonté. SEs doigts bougèrent, comme s'éveillant d'un long sommeil. Ils palpèrent l'air et se déplacèrent, entraînant tout le corps à leur suite.
Dans la salle, les murmures se taisaient peu à peu.
Et la danse se poursuivait, toujours plus étrange, toujours plus hypnotique. La tunique d'un rouge orangé valsait sur la jupe pourpre et longue, dénudant par instant les épaules lisses. Parfois un de ses membres semblait détaché des autres et improvisait un mouvement différent. A d'autres instants, c'était tout le corps qui ondulait, tombait à terre, sautait.
Autour d'elle, convives et serviteurs ne faisaient plus un geste, subjugués par ces mouvements étranges.
La danseuse semblait glisser sur le sol tandis qu'elle se déplaçait. Ses bras se soulevaient, sa tête était rejetée en arrière. De temps à autre, elle s'approchait d'un amoncellement de tissus discrètement déposés à son égard; elle s'emparait alors d'un brocart bleu, d'une soierie jaune ou d'un tissé gris. Et elle continuait à danser, toujours plus vite, avec toujours plus de tissus; elle en tenait sept, et on ne voyait plus que des couleurs virevoltantes.
A chacun dans la pièce, la danse évoquait quelque chose de différent. Pour tel seigneur, c'était une quête dans une forêt enchantée; pour tel autre, la mer changeante et gaieté de son pays, pour sa femme, l'amour versatile de son fils. Un serviteur y voyait la course effrénée d'un cheval; une servante se remémorait la soif dans le désert, tandis que son amie pensait à la peur d'un peuple en guerre.
Peu à peu, les mouvements ralentirent, se firent plus saccadés. Les couleurs tombèrent une à une sur le sol et la femme, toute vibrante encore de l'émotion qu'elle avait procuré, s'immobilisa doucement; le bras se baissa, les doigts revinrent à leur place. Le temps repris son cours.
Alors Salomé quitta la salle, et les langues se délièrent.

Voilà :) Maintenant je vais essayer de synthétiser tout ça pour rendre à la prof quelque chose d'une longueur correcte ^^.
A bientôt!

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