5 août 2016

Les petits textes de la SPM #2

Bonjour à tous!
Je vous retrouve aujourd'hui pour une nouvelle session d'écriture.

Les petits textes de la SPM (Société Protectrice des Mots) est un RDV mensuel, pour lequel je, et vous si vous le souhaitez, dois écrire un texte avec des mots spécifiques. C'est une manière pour moi d'écrire d'avantage, et de ne pas laisser à l'abandon les mots de la SPM.

Théoriquement, j'aurais du publier ce texte la semaine dernière, mais comme j'étais en vacances, je m'étais accordé une semaine supplémentaire. Celle-ci se terminait aujourd'hui, et c'est donc aujourd'hui que je publie mon texte.
Dans celui-ci, je devais utiliser les mots suivants:

Lénifiant adj: apaisant
Coitement (adv) : de façon tranquille, silencieuse
Azurin (adj): bleu pâle, tirant sur le gris
Barguigner: hésiter
Taciturne (adj): qui est silencieux, laconique
Je ne suis pas très satisfaite de ce texte, j'aurais imé le développé d'avantage, trouver une réelle personnalité pour mon personnage, et pouvoir écrire une vraie fin. J'ai l'impression que ce texte est un peu maladroit, un peu gauche. Enfin, trêve de bavardage. Le voici (il n'a pas de titre) :

     La barque dérivait paisiblement et coitement, emportée par le courant. Allongé à l'intérieur, je somnolais, paisible, les yeux fermés; j'écoutais le bruissement de la nature. J'ouvris lentement les yeux sur un ciel azurin. Les nuages, sous l'emprise d'une brise légère, défilaient. Je me redressai, à demi-somnolent encore. En face de moi, ma mère était assise. Elle portait une robe légère et colorée, des lunettes rouges, et avait les cheveux auburn et coupés près des oreilles. Ils s'agitaient un peu. Ma mère était plongée dans son roman, dont je n'arrivais pas à voir le titre. Je laissais tomber ma main à côté de la barque, le contact de l'eau fraîche était lénifiant.
Des pépiements d'oiseaux se firent entendre. Je tournais la tête, essayant de reconnaître l'espèce. Le bruit était particulier, comme... électronique.  Ce n'était pas normal, il n'y avait pas encore d'oiseaux électroniques sur le marché. Je tendis l'oreille; le bruit s'intensifiait. Parallèlement, la luminosité augmentait en permanence, comme si un deuxième soleil avait décidé de se lever.
     Je me redressai sur mon lit dans un sursaut et éteignit mon naturo-réveil d'un geste rageur. Le rêve m'avait paru si réel! Une nature intacte, ma mère souriante... malheureusement, c'était bien un rêve. En maugréant, je sortis du lit et enfilai ma combinaison de travail après quelques étirements. A la cuisine, je pris une lingette nettoyante et énergétique et me la passai sur le visage. J'attrapai une tranche de pain noir et passai ma tête par la fenêtre. Comme tous les matins, je vis le trottoir, cinquante-deux étages plus bas, et les fourmis qui s'y pressaient. Comme tous les matins, j'observai le ciel d'un noir d'encre. Comme tout les matins, enfin, l'idée me vint à l'esprit de passer le reste de mon corps par la fenêtre. Avant d'obéir à ces sombres pensées, je fermai la fenêtre. J'avais terminé de manger. Je pris ma casquette, mes clés et sorti de chez moi.
     L'ascenseur apparut dès que la petite boite noire au dessus de la porte eut détecté ma présence. Je m'engouffrai à l'intérieur. A la sortie de l'immeuble, je me dirigeai vers l'arrêt de bus. Nos bus actuels n'ont plus rien à voir avec les anciens. Désormais, ils sont aérodynamiques, se déplacent grâce à la répulsion magnétique et ne produisent plus aucune pollution. Tout en songeant aux progrès techniques de notre ère, je me laissai porter par ledit bus pour arriver, enfin, sur mon lieu de travail.
   
   J'étais employé par une société de rénovation en tous genre, dans le domaine plomberie. Mon job consistait en fait à rester au bureau afin d'entendre des clients puis d'appeler le plombier le plus proche pour l'envoyer chez le nouveau client. En somme, je passai ma journée assis devant un téléphone, mais comme mon patron souhaitait voir ses employés sur un pied d'égalité, je devais également porter cette horrible combinaison.
   A la pause de 11h, je me dirigeai vers le distributeur de boissons. Alors que je barguignais entre un café et un café crème, décision extrêmement importante s'il en est, je vis venir attendre derrière moi le taciturne Taan, c'est-à-dire LE collègue dont personne n''avait jamais entendu la voix. En récupérant ma boisson -café au lait, finalement-, je tentai un timide "Bonjour!" Il me regarda, hocha la tête et se détourna. Je soupirai: cette fois encore, je ne réussirai pas à tirer une parole de cet homme sombre.
   Le reste de la journée se déroula sans anicroche. Comme d'habitude, le soir, j'étais au bord de l'implosion, lassé de mon travail, irrité des commandes stupides des clients. Pour me détendre, l'idéal aurait bien sûr été de faire un footing dans un parc municipal, sauf que ces parcs avaient disparu depuis des années. A la place, j'allais dans un "Centre Naturel", un espace qui reproduisait électroniquement la nature de jadis. Bien sûr, ce n'était pas la même chose, mais ça permettait d'évacuer un peu de ma colère. Mais ce soir, lorsque je fus devant le CN, une pancarte m'informa que le centre venait de fermer définitivement.

  Envahi d'une colère de plus en plus noire, je rentrai chez moi. Les jours suivant se déroulèrent avec la même routine, et ma fureur se développait d'heure en heure. Le soir, je criais dans mon oreiller, mais ça ne me détendait qu'un peu. Alors, je m'étais mis à boire. Les bouteilles s'entassaient dans ma cuisine, dévorant mon maigre salaire. Je devins alcoolique, et dépressif lorsque que je m'aperçus que j'étais incapable de me maîtriser. 
   Puis je fus renvoyé. En soi, cela m'apporta une intense satisfaction, mais la petite voix, apparue lorsque j'avais commencé à boire, m'asséna que j'étais nul, même pas capable de garder un travail simple. Dans la rue, lorsque je croisai des gens, ils s'écartaient de moi, écœurés par mon odeur d'alcool. 
   J'eus alors l'idée d'en finir. D'en finir avec cette société tyrannique, incapable de sauvegarder ses citoyens, incapable de sauvegarder sa nature et son environnement. En deux temps, trois mouvements, ma résolution était prise. Une question subsistait: quand allais-je passer à l'acte ? Je ne manquais pas de courage, non, mais je voulais que les gens comprennent mon geste, qu'il apporte un message. 
   C'est alors que j'eu l'idée. Je la peaufinais des jours durant. Avec le peu d'argent qui me restait, j'achetai une corde, et je fis imprimer mon message sur une immense pancarte. Et plus je reprenais contact avec la société du fait de mes préparatifs, plus celle-ci me dégoûtait et me confortait dans mon idée.
   Alors un matin, j'accrochai la corde à la fenêtre, et fis un nœud coulant de l'autre extrémité. Relié à mes pieds par une autre corde, mais plus fine, mon message pendait déjà par la fenêtre. Je glissai ma tête dans le nœud, le serrai un peu,
   Et sautai par la fenêtre.

Voilà; j'espère que vous avez eu le courage de tout lire; j'avoue qu'il n'est pas très aéré. Dites-moi dans les commentaires, si ça vous a plu, ou pas, ce qu'il faudrait modifier etc. :)
Je vais maintenant piocher les mots que je devrai utiliser pour le mois prochain. Il s'agit de:

Atturé (adj): Butté
Bedon (masculin): tambour ou ventre rebondi
Mafflu (adj): qui a de grosses joues
Conspuer: Vilipender bruyamment
Sicaire (masculin): Assassin, tueur à gages

Je dois vous livrer mon texte le dernier vendredi d'août :)
A bientôt!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire